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Soleils d'hiver

7 décembre 2015

Il faisait doux lorsque nous sommes allés voter.

Il faisait doux lorsque nous sommes allés voter. Nous en avons profité pour faire un petit détour, prendre des chemins de traverse, nous tenir par la main. C'était bien agréable.
A la demande de B, je ne dirai rien de ma sidération le soir, en constatant que ma région, devenue désormais un vaste territoire avec vue sur la mer, avait elle aussi changé de couleur. Ma vieille terre socialiste mariée de force à sa voisine ne se colore plus de rose mais adopte des teintes sombres.
Pourquoi n'apprend-on pas plus et mieux l'Histoire à nos enfants ? Pourquoi ne leur raconte-t-on pas ce qui arrive lorsque la peur et le repli, le rejet et la haine, l'emportent sur l'ouverture et le developpement, la tolérance et l'amour ? J'ai le sentiment que nous n'éduquons pas bien nos enfants, que nous ne tirons pas les enseignements du passé et que tout se nivelle par le bas, hélàs. Pourtant l'éducation est le seul chemin possible, une éducation respectueuse et solide dès le plus jeune âge, une éducation qui gommerait les différences de chances et donnerait à chacun les clés de son avenir. Pas dans la facilité et l'indifférence, non; mais dans l'effort, le soutien, l'accompagnement et l'accord avec nos valeurs. Mais les politiques souhaitent-ils vraiment que les citoyens de demain soient des citoyens pensants ?

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6 décembre 2015

J'ai la chance d'avoir un médecin de famille, un

J'ai la chance d'avoir un médecin de famille, un vrai, qui depuis plus de vingt-cinq ans soigne petits et gros bobos de la maisonnée. C'est lui qui m'a encouragée à consulter une psy (le mot m'effraie tellement que je n'ose même pas l'écrire en entier) pour m'aider à traverser ce moment difficile, la mort de Vieille Minette ayant réveillée des douleurs sans doute bien mal cicatrisées. Je n'en avais pas très envie, mais je sentais bien qu'il fallait faire quelque chose pour éviter les pillules colorées. Jeudi dernier, j'arrivais à l'heure au rendez-vous dans un quartier éloigné de mon domicile, bravant le vent et la pluie froide, le cou entortillé dans mon écharpe et la capuche de ma parka sur la tête. Je longeais des vitrines lépreuses, boutiques exotiques et snacks à kebabs en me disant que ma ville avait bien changé sans que je m'en rende compte. Je me retrouvais enfin devant le cabinet de la psy, au fond d'une cour bourgeoise cachée par des portes cochères. Mais de psy, point ! Par les vitres je voyais la salle d'attente éteinte. Je m'installais transie de froid dans un renfoncement de la cour, entre un vieux garage et les anciens communs, sans doute. Au bout de dix minutes la dame arriva en quatre-quatre, se gara devant sa porte, et me salua sans même s'excuser de son retard. C'est à ce moment là que je perçus l'étendue de ma colère, une rage disproportionnée à l'incident mais révélatrice des blessures d'irrespect qui m'avaient autrefois tant fait souffrir et dont je découvre lentement les ravages. La consultation dans son bureau prétentieux sous des allures faussement douillettes fut vite expédiée. Inutile de raconter mes chagrins à cette femme chez qui pour moi tout sonnait faux alors que la seule chose dont j'ai besoin serait une écoute amicale pour dire enfin les peines anciennes qui n'ont jamais pu être exprimées. Mais ai-je vraiment envie de cicatriser ?

5 décembre 2015

La vieille minette de la maison a rejoint le

La vieille minette de la maison a rejoint le paradis des chats. Elle est partie bercée par notre voix, couchée sur son fauteuil préféré, caressée par nos mains aimantes. Elle est partie et je la pleure, incapable de retenir mes larmes dans cette maison où chaque coussin porte sa marque, où je l'entends me parler dans chaque pièce, où sa présence est si vivante encore. Je pleure et je sais que le temps fera bientôt son oeuvre, que mon chagrin s'apaisera comme se sont toujours apaisés mes chagrins. Et j'en veux au temps de me voler ma peine. Des pans entiers de mon histoire disparaissent ainsi, réduits en poussières mélancoliques, en souvenirs aseptisés. Que reste-t-il des violences de mes douleurs passées ?

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